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Tarot et Oracle

Jean-Paul Bourre: une soirée avec Jean Carteret

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Last updated: January 29, 2025 3:35 am
Sanlife Published January 29, 2025

Introduction du traducteur

Jean-Paul Bourre (1946-2023) était journaliste, écrivain et poète français. Auteur d’un certain nombre d’études littéraires intéressantes sur Gérard de nerveux et Villiers de l’Isle-Adamsa production prolifique traite principalement de ce que peut-être appelé «occultisme pop» – cultes, vampires, sorcellerie, druidisme, etc., en plus des biographies musicales et des œuvres sur rock’n’roll.

Le Tarot n’est pas exempté de cette longue liste de publications, car on constatera que le premier livre de Bourre est en fait intitulé Le Tarot Tantriquepublié en 1978, un livret dans lequel nous reviendrons en temps voulu.

Bourre connaissait également le philosophe Jean Carteretet dans ses mémoires, a quitté le portrait suivant de l’homme. Ce texte est apparu dans Le Réveil de KernunosAlexipharmAque, 2013.

***

Jean-Paul Bourre

J’ai rencontré Jean Carteret dans les années 70; Il est né à Charleville, comme Rimbaud. C’est mon ami le poète Daniel Giraud qui m’a amené à sa place, dans un garret sur la rue de la Tour d’Auvergne, un nom de destin, pour moi. L’astrologue, alchimiste, SEER, aucune de ces étiquettes ne correspond vraiment au personnage car il les a tous transcendés. Je savais qu’il avait été l’ami de Henry Miller et qu’Anaïs Nin le mentionnait longuement en elle Journaux intimes. Il a dormi pendant la journée et a vécu surtout la nuit; Sur le terrain, ou à côté d’un hamac, il parlait longuement, comme un nouveau Socrate, de sa vision de l’astrologie et de l’alchimie, et au-delà, de ces concepts de l’absence et de la présence de l’être, tissant des liens subtils entre les mots , et les mots sont devenus des images, inscrivant leurs flashs en nous. Un langage visionnaire, qui coulait comme un ruisseau, inépuisable, pendant de longues heures, et nous sommes entrés avec lui dans le pays des Lumières.

Jean Carteret n’a jamais écrit une ligne, à part les cartes postales qu’il enverrait lors de ses voyages en Laponie. Aucun livre, et pourtant aujourd’hui, il y a des livres portant son nom, des discussions enregistrées sur Cassette par certains de ses visiteurs et qui ont été publiées après sa mort. L’entreprise était ridicule. Les mots ne sont que des carcasses vides, ayant perdu la charge. Ils sont sortis de lui, discours vivant, ils n’étaient pas construits ou choisis pour être écrits. La magie ne fonctionne pas. Ils ne peuvent ni être compris ni entendus sans cette présence magnétique et vivante de celle qui les a prononcés, devant moi, dans cette pièce de la rue de la Tour d’Auvergne. Son discours était transfigurant, sa présence, celle d’un ermite, les yeux grands ouverts à ce qu’il a vu.

Une anecdote traduit bien comment il était. Il est venu chez moi un soir, avec Daniel Giraud. Je le vois maintenant avec la barbe de son trappeur, la casquette de son marin, son manteau en lambeaux, et j’ai compris pourquoi Henry Miller avait été fasciné par lui. Dès qu’il a parlé, vous pouviez sentir qu’il était entièrement centré en lui-même, à des niveaux qui nous étaient impossibles à atteindre. Je ne me souviens plus de ce qu’il a dit. Surtout, je me souviens de la présence du vieil homme, avec son sens de l’originalité, avec le capuchon de ce marin. ».

J’étais jeune, dans le mouvement Beatnik, mais je peux dire qu’il a rayonné une sorte de présence absolue. À ce moment-là, j’avais passé quelques soirées avec Marc de Smedt et son groupe d’amis, mais de sa position d’autorité, il a gardé une certaine distance de moi. Je n’avais publié aucun livre avec lui, nous n’appartenions pas au même monde. Ensuite, il m’appelle, inhabituellement, quand il a appris que Jean Carteret venait chez moi et me demande s’il peut passer la soirée avec nous. Pourquoi pas?…

Ainsi, il atterrit dans notre groupe de Bohémiens, avec son pull Shetland et son bracelet en argent au poignet, comme un preppy. Bien sûr, il écoute ce que Jean Carteret a à dire, comme un disciple, avec une attitude parfaite. Il sait ce qu’ils disent de l’homme, de Henry Miller à Raymond Abellio, qui était le grand ami de Carteret. Mais il est venu chez moi avec une idée spécifique en tête, qu’il révèle à la fin de la soirée. Il propose tout simplement de publier Jean Carteret dans la collection «Spiritual Masters» dont il était alors chef avec Albin-Michel. Qui refuserait une telle gloire? Pour Jean Carteret, c’était comme tirer une artillerie lourde pour éliminer un ballon à air chaud. Il a refusé l’offre. Aucun de nous n’a été surpris, à part l’éditeur.

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Catégories: Articles, Biographie | Tags: Jean Carteret, Jean-Paul Bourre, Tarot | Permalien.

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